De la gare de St Croix (1066m) à Vuitboeuf gare (8589 m) via les Monts de Baulmes.
Durée: 3-4h
Difficulté: randonnée facile (déconseillé en hiver)
env 400 m de montée et 850 m de descente, distance env 8 km.
Transports publiques ou P à Vuiteboeuf puis train jusqu’à Ste Croix.
Intérêts géologiques
Les calcaires plissés du Jura
Calcaires massifs du Malm, calcaires marneux et marnes (Oxfordien) et (Dogger)
Zones imperméables, tourbières
Moraine et blocs erratiques
Ecoulement des eaux souterraines, réseaux souterrains, sources et tuffs
Restaurant du Mt de Baulmes (15.5-15.10), 024/454 24 89
Hôtel de l’Ours (Vuiteboeuf), 024 459 22 59
0- Introduction géologique
Un peu d’histoire, temps premiers: les roches
Ce sont des calcaires, des marnes et des grès issus de sédiments marins déposés dans une mer peu profonde par moment entre 200 et 90 Ma. L’enregistrement sédimentaire a cessé entre 90 à 28 Ma et il reprend entre 28 et 20 Ma (Molasses d’eau douce et molasse marine) alors que le Jura est en train de se déformer. Dans la région, les fossiles ont permis de construire l’échelle stratigraphique suivante:

Les calcaires du Malm, massifs et durs, structurent le paysage (Parois calcaires); les marnes (bandes gris clair dans la strati) forment des talus, la plupart du temps couverts d’éboulis.
Un peu d’histoire, temps seconds: les plis
Il y a environ 10 Ma, la poussée alpine atteint le Jura provoquant l’ondulation des couches sédimentaires et l’émersion progressive du Jura. Il se forme des plis «coffrés» souvent associés à des failles inverses (chevauchements) et des fractures. L’apparente simplicité du plissement en surface cache en fait de structures assez complexes en profondeurs, ces dernières ayant été révélées par la sismique.

Un peu d’histoire, troisième temps: l’abrasion
Simultanément au plissement, l’eau de ruissellement commence son travail de sculpture du paysage creusant notamment les fameuses cluses du Jura. Mais l’abrastion n’est pas que mécanique: les calcaires sont attaqués chimiquement par l’eau qui coule dans les fractures.

Au départ de la gare de St Croix, le chemin descend dans la cuvette de Ste Croix. La petite tourbière à sphaigne (Mouille de la Sagnes). Lla présence de méandres de la rivière (l’Arnon), montrent que les roches sous-jacentes sont imperméables: ce sont les marnes et grès tertiaires de la Molasse du synclinal de St Croix (avec probablement de la moraine).. L’eau ne peut pas pénétrer dans les calcaires. Ainsi prend naissance cette rivière à l’origine de la val-lée qui plus en aval deviendra les gorges de Covatanne.
1- La Mouille de la Sagne

2- La montée au Mont de Baulmes
Le sentier gagne ensuite le Mont de Baulmes par côte assez raide à travers les calcaires du Malm. La route forestière permet de bien observer les strates du calcaire, ici fortement inclinées vers le Nord (75°). Avec un peu de patience et de la chance on peut observer dans ces calcaires du Séquanien des passées oolithiques, des calcaires bioclastiques, des coraux et même des microbialites (ou stromatolites, sorte de fossile d’algues).




3- Le belvédère des Monts de Baulmes
Par temps clair, le panorama sur les Alpes est exceptionnel.

Le belvédère offre également une vue magniifique sur l’anticlinal de Grange Neuve. Les calcaires massifs du “Séquanien” forment les parois du Suchet et des Aiguilles de Baulmes, témoins d’une grande voûte anticlinale dont le coeur est marqué par la colline de Grange Neuve (calcaires du Dogger)

Ainsi qu’une vue plongeante sur le villages de Baulmes construit sur le cône d’alluvion de la Baulmine

4-Les pâturages des Monts de Baulmes



Les pâtuarges sont ici parsemé de blocs de granites ou de gneiss (blocs erratiques), morceaux des Alpes transportés passivement par les glaciers durant le dernier maximum glacaire (autour de 21000 ans) puis déposés en ce lieu lors de la fonte du glacier. Ces blocs sont nombreux dans la région à une altitude d’environ 1100 à 1200 m, du Suchet à Mauborget. Dans la région de Bullet, on trouve même des accumulations morainiques.
5- Descente dans les Gorges
Le chemin pédestre s’enfonce ensuite dans les Gorges. On retrouve dans la pente des blocs erratiques qui ont probablement basculé dans le versant. Au point côté 1099m on peut en observer un appelé Granit de la procession au lieu dit l’Onglettaz.

Le sentier nous amène ensuite au pont sur l’Arnon juste en aval de la STEP puis,longe la rivière en rive gauche. Le chemin est toujours parsemé de blocs erratiques plus ou moins gros.

6- La boîte aux lettres



L’Arnon traverse une série de couches fortement inclinées, de plus en plus massives. On pénètre dans un grand pli anticlinal (anticlinal du Château) qui détermine l’ébauche d’une cluse. L’Arnon traverse les calcaires massifs du Kimmeridgien (la boîte aux lettres) puis poursuit sont chemin à travers les roches tendres sous-jacentes.

7 – Source du Fontannet: le réseau souterrain de Covatanne
Au contact avec les formation marneuses du Callovo-Oxfordien, l’eau accumulée dans les calcaires fracturés massifs sus-jacents est forcée de s’écouler en surface formant les sources (résurgences) du Fontannet. Cette résurgence est l’exutoire d’un grand réseau souterrain qui s’étend dans le calcaire du Malm et qui draine le massif du Chasseron. Plusieurs grottes forment ensembles un grand réseau de galeries explorées sur plus de 5000 m. En temps de crue, le niveau de la nappe phréatique monte et l’eau coule de la la grotte du vertige pour former une cascade de 15m. Si l’eau monte encore la grotte des Poules se met à couler également..








Abandonné à l’aube du 12ième siècle, le captage du Fontannet été revitalisé dans les année 2020 pour la production électrique.
